Le Mexique a organisé un référendum ce dimanche 1er juillet pour décider d’enquêter et de poursuivre cinq anciens présidents pour corruption présumée. Le vote est terminé dans la majeure partie du pays, où il y a trois fuseaux horaires. L’Institut national électoral (INE) a indiqué que le « oui » a été imposé avec plus de 90 % des voix dans le référendum, qui n’a eu qu’une participation de 7 %.
Le président de l’INE, Lorenzo Córdova, a indiqué que, selon les projections préliminaires, le « oui » a obtenu entre 89,4 % et 96,3 % des voix, le « non » entre 1,4 % et 1,6 %, et les nuls entre 2,2 % et 9,2 %, tandis que la participation se situait entre 7,07 % et 7,74 %.
C’est la première au niveau fédéral, qui a été promue par le président de gauche Andrés Manuel López Obrador – qui considère la corruption comme le principal problème du Mexique – et son parti, Morena.
Bien que le président ait une approbation de 57% selon le sondeur Mitofsky, la participation dans plusieurs villes n’a pas été massive, selon des articles de presse. Pour que le référendum soit contraignant, la participation de 37,4 millions de personnes (40 % de la liste électorale) est requise.
Si le « oui » aurait pu l’emporter, « à peine » ce seuil aurait été atteint, selon les précédentes estimations de Mitofsky. L’INE a assuré que la journée s’était déroulée normalement malgré le signalement de près de 500 incidents mineurs.
« Nous savons que c’est un processus et que cette consultation ne poursuivra pas plus tard les anciens présidents, mais c’est (…) un espoir que justice soit rendue », a déclaré à l’AFP Montserrat Rosas, un responsable de 25 ans. dans un bureau de vote de Mexico.
De passage dans cette salle, Sergio Mancilla, un commercial de 56 ans, a affirmé qu’il ne voterait pas car ce qui est décidé « restera sur le papier ».
Question complexe
Après le vote, le coordinateur de Morena, Mario Delgado, a affirmé que l’objectif est de « mettre fin à l’impunité représentée par les anciens présidents ».
Le référendum désigne Carlos Salinas (1988-1994), Ernesto Zedillo (1994-2000), Vicente Fox (2000-2006), Felipe Calderón (2006-2012) et Enrique Peña Nieto (2012-2018). Dans Mexique les ex-dirigeants peuvent être jugés comme n’importe quel autre citoyen, puisqu’ils perdent compétence lorsqu’ils quittent le pouvoir.
Mais AMLO, l’acronyme sous lequel est connu l’actuel président de 67 ans, soutient que la consultation était nécessaire car elle contribue à l’application de la justice et renforce la démocratie participative.
Bien qu’il ait dit qu’il ne voterait pas pour que l’opposition ne l’accuse pas de vindicte et parce qu’il faut « passer à autre chose », il a voulu samedi reculer. Mais le bureau de vote qui lui correspondait était à Mexico et ce dimanche il était en visite à Nayarit (ouest).
AMLO a également promu une réforme qui permet aux présidents d’être soumis à un référendum révocatoire lorsqu’ils achèvent la moitié du mandat de six ans. En 2022, il le fera volontairement.
La question proposée par López Obrador citait ses cinq prédécesseurs, mais la Cour suprême l’a modifiée en entérinant le mécanisme.
La déclaration, que certains considéraient inextricable, déclare : « Êtes-vous d’accord ou non pour que les actions pertinentes soient menées, conformément au cadre constitutionnel et juridique, pour entreprendre un processus de clarification des décisions politiques prises ces dernières années par les acteurs, visant à garantir la justice et les droits des éventuelles victimes ? ».
Pour Luis Carlos Ugalde, ancien président de l’INE, si le parquet a des éléments contre les politiques, il n’est pas nécessaire que « les gens vous disent oui ou non ».
« C’est faire de la justice un cirque politique », a-t-il commenté. José Miguel Vivanco, directeur régional de Human Rights Watch.
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