La carrière vertigineuse de Nayib Bukele, président du Salvador, concentre tout le débat politique dans son pays tout en jouissant d’une grande popularité. Cependant, sur la scène internationale, ce qui augmente, c’est leur discrédit et la menace de l’isolement.
La décision de la Cour suprême de justice d’El Salvador d’approuver la réélection présidentielle a été condamnée par plusieurs organisations de défense des droits humains et même par États Unis (ETATS-UNIS). Une critique répétée des spécialistes de Le sauveur consultés par ce journal.
« Lorsque Regarder il a gagné en 2019, c’était dans les règles du jeu de base, avec des institutions démocratiques », rappelle l’analyste Celia Medrano. « Une fois au pouvoir, ce que fait le président, c’est se perpétuer dans ce pouvoir, enfreignant toutes les règles du jeu, que ses adversaires respectaient à l’époque », ajoute-t-il.
Medrano, qui était finaliste à la tête du Secrétariat exécutif de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), regrette qu’« une personne concentre autant de pouvoir militaire et politique dans un seul pays ».
En outre, il précise que les articles 88, 152 et 154 de la Magna Carta d’El Salvador interdisent une réélection immédiate. La même vision a l’avocat Wilson Sandoval.
Plus précisément, l’article 88 établit que « l’alternance dans l’exercice de la présidence de la République est essentielle au maintien de la forme établie de gouvernement et du système politique. La violation de cette norme force l’insurrection ».
« La réforme est tellement mal faite qu’il y a des articles qui survivent, qui font partie du bloc constitutionnel, une partie des clauses de pierre qui interdisent expressément et punissent avec la suspension des droits des citoyens quiconque parle de réélection », explique l’avocat.
La décision de la plus haute juridiction de Le sauveur il permet « à une personne qui exerce la présidence de la République et qui n’a pas été président dans la période qui précède immédiatement de participer pour la deuxième fois au scrutin électoral ».
Dossier du président d’El Salvador, Nayib Bukele. Infographie : AFP
La mesure a été prise par des magistrats nommés en mai de cette année par l’Assemblée législative, avec une majorité pro-gouvernementale, dans l’une des bourrasques politiques de la courte ère Bukele. Les cinq juges ont été révoqués et, dans la même action, le procureur général de l’époque, Raúl Melara, a été démis de ses fonctions.
Des centaines de personnes – pour la plupart des jeunes, selon l’agence EFE – ont manifesté dimanche à San Salvador contre la décision de justice. Cependant, les analystes s’accordent à dire qu’à l’heure actuelle, l’opposition n’a pas la capacité d’affronter Regarder.
Les États-Unis mènent la condamnation contre Bukele
Sandoval, qui est également politologue, prévient qu' »il y a une crainte qu’il y ait un isolement au niveau économique, notamment face aux alliés traditionnels ».
Il fait spécifiquement référence à la relation commerciale avec EE. UU. en raison de l’énorme quantité d’envois de fonds du pays nord-américain. Ajouté à cela, il souligne que la méfiance à l’égard du jeune président persiste du fait de son « improvisation ».
Principaux aspects de la proposition de réforme constitutionnelle défendue par le gouvernement du président d’El Salvador, Nayib Bukele. Infographie : AFP
« Le gouvernement Bukele a trahi la communauté internationale à plusieurs reprises, exposant à de nombreuses reprises des réunions privées. La confiance a été perdue dans de nombreux grands pays, comme le Union européenne» mentionne Sandoval.
Les États-Unis ont condamné l’action prise le 3 septembre par la Chambre constitutionnelle et mis en garde contre un « déclin de la démocratie » qui affectera leur relation.
« Ce déclin de la démocratie endommage la relation bilatérale qui États Unis s’efforce d’avoir avec le gouvernement de Le sauveur», a déclaré le chargé d’affaires américain à San Salvador, Jean Manes.
Malgré le fait que le président n’a pas déclaré publiquement qu’il se présenterait à sa réélection, les pays et les organismes de défense des droits de l’homme l’ont critiqué avec véhémence. Jusqu’à présent, il concentre son activité sur les bitcoins.
Bitcoin, le dernier pari de Bukele
Sandoval indique que l’entrée en vigueur de la loi Bitcoin, qui à partir de ce mardi 7 septembre permet la circulation de la crypto-monnaie à côté du dollar américain, peut être une sortie pour Regarder.
Ce mardi, il y a eu des manifestations contre l’utilisation du bitcoin comme moyen de paiement au Salvador. Photo : EFE
«Il sait qu’il va être isolé à un moment donné. C’est pourquoi il le pousse à pouvoir survivre économiquement face à l’isolement et au blocage devant des organisations multilatérales, comme le FMI », opine-t-il.
Et ce même jour, des centaines de personnes ont de nouveau manifesté dans la capitale salvadorienne contre le bitcoin. Des sondages montrent qu’il s’agit du premier projet de Regarder qui est rejetée par la majorité de la population, jusqu’à 66,7% préconisent l’abrogation de la loi, selon l’Institut de l’opinion publique.
« Je crois qu’il est peut-être isolé et avec peu d’acteurs alliés, mais j’ai peur que le président de la République s’en moque, ce n’est pas dans son intérêt », a déclaré Sandoval.
La veille, Bukele a appelé au calme avant la mise en œuvre de la nouvelle législation. « Tous les chemins vers l’avenir sont comme ça et tout ne sera pas accompli en un jour ou en un mois », a-t-il écrit sur Twitter.
« Nous devons briser les paradigmes du passé. El Salvador a le droit d’avancer vers le premier monde », condamné.
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