Les dirigeants de Cuba et de l’Uruguay ont eu un échange de paroles tendu lors de leur participation au sixième Sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac). Le moment de tension est né lorsque Lacalle Pou, président de l’Uruguay, a indiqué qu’il était préoccupé par ce qui se passait au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua.
« Avec tout le respect que je vous dois, quand on voit que dans certains pays il n’y a pas de démocratie à part entière, quand la séparation des pouvoirs n’est pas respectée, quand l’appareil répressif est utilisé pour faire taire les protestations, quand les opposants sont emprisonnés, quand les droits des êtres humains ne sont pas respectés, nous, d’une voix calme mais ferme, devons dire avec inquiétude que nous voyons sérieusement ce qui se passe à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela », a-t-il déclaré.
Face à cette affirmation, Miguel Díaz Canel, le dirigeant de Cuba, s’est défendu en disant que l’affirmation du président sud-américain « dénote son ignorance de la réalité ». En outre, il a ajouté que le courage du peuple cubain a été démontré pendant six décennies de blocus nord-américain, « un obstacle fondamental pour avancer dans notre développement », a-t-il souligné.
Il a également profité de son intervention pour évoquer les signatures récoltées contre la loi de l’urgence (LUC). « Écoutez votre peuple qui a recueilli plus de 700 000 signatures contre la loi d’urgence que vous avez imposée », a-t-il déclaré.
Face à cet affrontement, le chef de l’Etat uruguayen a déclaré que le président de Cuba utilise des arguments fallacieux. « S’il y a une chose qui est vraie », c’est « que dans mon pays, heureusement, l’opposition peut récolter des signatures, dans mon pays, heureusement, elle a des ressources démocratiques pour se plaindre. C’est la grande différence avec le régime cubain », a-t-il ajouté.
Enfin, il a fait allusion à un fragment de la chanson « Patria y vida », qui est devenue un hymne de protestation contre le régime caribéen. « Que le sang ne continue pas à couler à vouloir penser différemment. Qui lui a dit que Cuba vous appartient, si mon Cuba appartient à tout mon peuple », a-t-il cité.
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