Plusieurs marches pour et contre les migrations ont été convoquées ce samedi 2 octobre au Chili, tant en Santiago comme dans la ville de Iquique, au nord, une zone qui habite une crise migratoire pendant des jours avec l’entrée de milliers de sans-papiers et une grande tension entre locaux et étrangers.
Tenant des drapeaux chiliens et utilisant des casseroles, des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre l’entrée de migrants irréguliers à Iquique, à 1 700 kilomètres au nord de la capitale, où des centaines d’étrangers campent depuis des semaines.
A quelques rues de cette concentration des dizaines de personnes se sont rassemblées dans une marche contre le xénophobie, juste une semaine après qu’une foule ait attaqué et brûlé les biens d’un groupe de migrants sans abri qui venaient d’être expulsés d’un camp de fortune, un épisode qui a fait le tour du monde.
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« Nous rejetons et condamnons que les différends soient résolus par la violence », a déclaré le ministre chilien de l’Intérieur, Rodrigo Delgado.
Les marches dans le nord se sont déroulées sans incidents majeurs et sans contact entre les deux groupes, a ajouté le chef de portefeuille, et plusieurs groupes de migrants ont été « prévenus et évacués pour éviter des frictions avec les manifestants ».
Il y a eu des émeutes au centre de Santiago, où quelques personnes se sont rassemblées lors d’une autre marche contre la migration irrégulière qui s’est terminée par des affrontements entre des manifestants et d’autres groupes auto-organisés, qui ont fait une personne poignardée et onze détenus, comme l’a confirmé la police des carabiniers.
L’attaque xénophobe a été condamnée par l’ONU, l’UNICEF et le pape François. Photo : AFP
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Malgré la pandémie et la crise sociale qui a duré plus d’un an, le Chili continue d’être l’un des pays les plus attractifs pour migrer en Amérique latine en raison de sa stabilité politique et économique et de son niveau élevé de vaccination contre le COVID-19.
Le nord connaît depuis des mois une grave crise migratoire qui s’est aggravée ces derniers jours et a contraint le gouvernement à déployer des camps et des abris à Colchane et Huara, deux petites villes frontalières, ainsi qu’à Iquique.
Située dans le désert d’Atacama, cette ville côtière est la première grande ville après avoir traversé la frontière chilienne avec Pérou O Bolivie, et est choisi par de nombreux migrants comme première étape avant de continuer vers d’autres villes ou d’essayer de régulariser leur situation.
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En parallèle, l’Exécutif a déployé une campagne pour mettre fin à l’entrée irrégulière des étrangers, a approuvé cette année une nouvelle loi sur les migrations plus stricte et a lancé un processus d’expulsion avec lequel vise à expulser 1 500 migrants en 2021.
Cette mesure a fait l’objet de vives critiques de la part de diverses organisations prometteuses telles que Amnistie internationale ou l’ONU, qui a prévenu que les expulsions n’avaient pas les garanties judiciaires de base.
Selon le ministère de l’Immigration et des Migrations, il y a 1,4 million de migrants au Chili, ce qui équivaut à plus de 7 % de la population et les Vénézuéliens sont les plus nombreux, suivis des Péruviens, des Haïtiens et des Colombiens.
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