Chanteur Florantoïa. LE PAYS.
Lundi, le parcours judiciaire d’Alex Saab, le grand chef d’entreprise du chavisme de ces dernières années et le prétendu leader du président du Venezuela, Nicolás Maduro, a commencé dans le sud de la Floride. Chavismo retient son souffle face à l’un de ses épisodes les plus difficiles. Le gouvernement a tenté par tous les moyens d’empêcher l’homme d’affaires colombien, qui connaissait de première main le réseau financier de l’exécutif, de mettre le pied aux États-Unis. Cela n’a pas réussi. Saab s’est envolé du Cap-Vert pour Miami ce samedi après 16 mois de détention dans ce pays africain. La extradition entame désormais une procédure judiciaire à l’issue incertaine. La collaboration ou non de l’homme d’affaires sera la clé pour voir si l’enquête atteint le palais de Miraflores lui-même.
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Des centaines de personnes ont été témoins d’une image via une émission Zoom que l’opposition vénézuélienne attendait depuis des années. Saab est apparu menotté et vêtu d’une combinaison orange pour répondre de ses actes devant la justice américaine. Lors d’une brève audience orale, le juge fédéral lui a lu ses droits et les huit charges retenues contre lui, tandis que Saab, visiblement nerveux, les écoutait seul depuis une salle de prison. L’avocat du prévenu a demandé au juge de reporter la comparution pour préparer la défense. Le juge a fixé la prochaine audience au 1er novembre, mais lui a refusé la libération sous caution.
La défense de la figure de proue supposée de Maduro a considéré son extradition vers les États-Unis comme « illégale » Photo : diffusion
Saab, en plus de multimillionnaire, est devenu le plus gros exploitant d’un Exécutif asphyxié par les sanctions internationales. Maintenant, il pourrait devenir le plus gros deepthroat du Chavismo. Jusqu’où vont les liens de recherche est imprévisible. Les autorités américaines soupçonnent qu’il détient la clé de l’endroit où Maduro et son entourage cachent leur fortune. Mais ses relations vont au-delà du Venezuela. Des pays comme l’Iran, la Turquie, la Chine ou Chypre tissent la piste de l’argent que la corruption vénézuélienne a dissimulé dans le cadre des programmes sociaux créés par Chavismo.
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La peur du gouvernement du Venezuela est notoire de nos jours. Sous prétexte que Saab est kidnappé, ils tentent de le présenter comme un diplomate du pays, un titre que Maduro lui a accordé une fois détenu au Cap-Vert. Le gouvernement a répondu à l’extradition en se levant de la table de dialogue qu’il a tenue avec l’opposition au Mexique.
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