La police anti-émeute armée a fait défiler quatre personnes dans les rues d’une ville du sud de la Chine qui auraient enfreint les règles anti-COVID-19, ont rapporté les médias d’Etat ce mercredi 29 décembre, suscitant les critiques des internautes et même des journaux officiels.
Les suspects portant des masques et des combinaisons de protection, auxquels étaient accrochés leurs photographies et noms, ils ont dû défiler devant une foule nombreuse dans la ville de Jingxi, à la frontière avec le Vietnam, a rapporté le journal d’État Guangxi News.
Des photographies de la punition montrent chaque suspect détenu par deux policiers portant des boucliers, des masques et des combinaisons de protection, entourés d’un cercle d’agents antiémeutes, dont certains armés.
La police chinoise défile dans la ville de Jingxi, dans la province du Guangxi. Photo : média local chinois Nectar Gan
Les quatre ont été accusés de transporter des migrants illégaux malgré le fait que la Chine ait pratiquement fermé ses frontières en raison de la pandémie, a précisé ce journal de la province du Guangxi (sud).
La Chine a interdit toutes sortes d’humiliations publiques de criminels présumés en 2010 après des décennies de campagne de militants des droits humains, mais certains gouvernements locaux ont relancé ces pratiques dans la lutte contre le COVID-19[FEMININE
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Le défilé faisait partie d’une série de mesures disciplinaires annoncées en août par le gouvernement local de Jingxi pour punir ceux qui enfreignent les mesures sanitaires.
Guangxi News a noté que le défilé offrait « un véritable avertissement » et « un moyen de dissuasion de commettre des crimes aux frontières », mais cette sanction a suscité une controverse, avec des critiques de la part des médias officiels et des internautes pour cette stratégie.
Bien que Jingxi soit « sous une pression énorme » pour empêcher l’importation de cas de coronavirus, « la mesure viole gravement l’esprit de l’état de droit et ne peut pas être autorisée à se reproduire », a déclaré mercredi Beijing News, lié au Parti communiste.
Les suspects défilent parmi le peuple. Photo : Nectar Gan
D’autres suspectés de trafic illicite et de traite des êtres humains ont subi des humiliations publiques ces derniers mois, selon des informations publiées sur le site Internet du gouvernement Jingxi.
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Des vidéos d’un défilé similaire en novembre ont montré des foules de personnes regardant deux prisonniers détenus alors que des policiers locaux lisaient leurs crimes avec un microphone.
Et en août, des dizaines de policiers armés ont été aperçus en train de transporter un suspect dans les rues jusqu’à une aire de jeux.
Avec des informations de l’AFP.
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