Une enquête de six ans sur la mort de la chroniqueuse de la Seconde Guerre mondiale, Anne Frank, a nommé un suspect qui a « très probablement » livré sa famille aux nazis.
Une équipe d’une vingtaine d’historiens, criminologues et spécialistes des données a utilisé des techniques d’enquête modernes pour enquêter sur les circonstances entourant la trahison de l’adolescent il y a plus de 75 ans.
Ils pensent qu’un personnage relativement inconnu, le notaire juif Arnold van den Bergh, a abandonné la famille Frank afin de sauver sa propre famille, a déclaré Pieter van Twisk, membre de l’équipe de recherche, au quotidien NRC.
Anne a été découverte lors d’un raid dans la maison au bord du canal à Amsterdam le 4 août 1944 après deux ans de cachette dans des pièces dissimulées derrière une bibliothèque.
Des études antérieures ont affirmé qu’il n’y avait aucune preuve concluante que la jeune chroniqueuse juive et sa famille aient été trahies.
Certaines théories ont affirmé que le raid qui a conduit à leur détention pourrait avoir fait partie d’une enquête sur du travail illégal ou des coupons de rationnement falsifiés.
Base de données principale pour découvrir de nouveaux prospects
La nouvelle équipe d’enquête, qui comprenait l’agent du FBI à la retraite Vincent Pankoke, a compilé une base de données principale avec des listes de collaborateurs nazis, d’informateurs, de documents historiques, de dossiers de police et de recherches antérieures pour découvrir de nouvelles pistes.
Des dizaines de suspects ont été nommés au cours des dernières décennies, mais jamais auparavant les techniques d’enquête modernes n’avaient été autant appliquées pour identifier un suspect.
La tentative d’identification du traître n’avait pas pour but d’entraîner des poursuites, mais de résoudre l’un des plus grands mystères non résolus du Pays-Bas de la Seconde Guerre mondiale.
Après la découverte d’Anne, son journal – qui documentait son temps passé dans la clandestinité de 1942 à 1944 – a été conservé en lieu sûr jusqu’à ce qu’il soit publié par son père, Otto, en 1947.
Anne, 15 ans, et sa sœur aînée Margot sont mortes dans le camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945.
Les résultats de la nouvelle recherche seront publiés dans un livre de l’auteure canadienne Rosemary Sullivan, La trahison d’Anne Frank, qui doit sortir mardi.