Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a averti la Russie que le monde regardait Moscou poursuivre ses manœuvres militaires impliquant 100 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine.
Après des entretiens avec le gouvernement ukrainien à Kiev, le chef de la diplomatie américaine a déclaré que la Russie pourrait doubler ce nombre à court terme et lancer une attaque contre son voisin.
M. Blinken est maintenant engagé dans un combat de navette diplomatique dans trois pays pour atténuer la crise. Les responsables américains affirment que des progrès ne sont possibles que dans un environnement de désescalade.
Le contraire semble se produire avec la Russie déplaçant plus de troupes en Biélorussie au nord de l’Ukraine.
Les États-Unis envoient davantage de matériel militaire à l’Ukraine et en fourniront davantage si la Russie envahit et renforcent les forces chez les voisins de l’Ukraine. Le secrétaire d’État a également averti l’Ukraine de rester ferme et unie face aux efforts russes visant à les diviser.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, s’est montré provocant lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Blinken.
« L’Ukraine est très forte. Nous avons une armée forte. Nous avons une diplomatie très forte et nous avons des partenaires très forts », a-t-il déclaré.
Les États-Unis croient toujours clairement qu’il vaut la peine de poursuivre la diplomatie.
Étonnamment, les Russes le font aussi, compte tenu de leur rhétorique après des jours de diplomatie intensive la semaine dernière.
Les responsables russes avaient déclaré que la diplomatie était dans une impasse et s’était soldée par un échec.
Mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, croit clairement qu’il y a quelque chose à dire – il a accepté de discuter avec son homologue américain vendredi à Genève.
M. Blinken fera la navette entre Kiev et des réunions avec des alliés à Berlin avant de se diriger vers la ville suisse pour rencontrer le Russe.
La question est de savoir ce qu’ils trouveront à discuter après l’absence de progrès dans la campagne exhaustive de la semaine dernière pour trouver une percée. Il y a encore un gouffre entre les deux côtés.
La Russie veut des garanties absolues que l’Ukraine ne pourra jamais rejoindre l’OTAN. Les États-Unis l’ont exclu à plusieurs reprises.
Les Américains disent espérer trouver un terrain d’entente sur la réduction des armements, une meilleure communication et la transparence. Combler le fossé reste un énorme défi.
La Russie dit espérer des réponses concrètes écrites à ses demandes d’ici la fin de la semaine. La Russie croit clairement qu’il y a quelque chose à gagner à des pourparlers, à moins qu’elle ne cherche un prétexte pour ne pas lancer d’action militaire.
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Les diplomates américains disent qu’ils ne croient pas que le président Vladimir Poutine ait encore décidé de lancer une invasion, mais disent qu’il a jusqu’à la mi-février pour le faire, en raison des contraintes météorologiques. S’il le fait, ils disent qu’il y aura des conséquences massives pour la Russie.
Cette crise se dirige vers un moment crucial.
Les deux diplomates ont un style très différent.
M. Lavrov est un cogneur diplomatique chevronné avec une voix rocailleuse et un penchant pour les one-liners percutants.
M. Blinken est un expert de la politique étrangère à la voix douce, l’un des plus brillants de sa génération.
Le résultat de leur réunion pourrait avoir des implications majeures pour la paix et la sécurité en Europe.