Les magistrats de la Cour constitutionnelle colombienne ont voté ce jeudi sur l’opportunité de retirer le crime de la Avortement du Code pénal et la décision était liée, donc un nouveau juge adjoint devra décider prochainement s’il est décriminalisé ou non.
Quatre magistrats (Alberto Rojas, José F. Reyes, Antonio J. Lizarazo et Diana Fajardo) ont voté en faveur de la dépénalisation, tandis que Cristina Pardo, Paola Meneses, Gloria Ortiz et Jorge Ibañez ont voté contre, a indiqué à EFE une source proche du tribunal.
Les deux juges associés ont également été choisis par tirage au sort. (juges extérieurs à l’hémicycle composé de neuf magistrats permanents nommés par le Congrès), qui doivent lier les deux demandes de dépénalisation en débat.
Il s’agit, selon cette même source, de Julio Andrés Ossa et de Juan Carlos Henao, ancien magistrat de la Cour constitutionnelle connu pour être issu de l’aile libérale et rapporteur d’un des arrêts les plus historiques de cette Cour : celui qui a affirmé que les homosexuels les couples constituent une famille et ont ouvert la porte au mariage homosexuel.
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La date du prochain débat est encore inconnue ou lorsqu’il y aura un deuxième vote.
L’avortement en Colombie n’est actuellement autorisé que pour trois motifs : lorsque la santé ou la vie de la mère est en danger, lorsqu’il résulte d’un viol ou d’un inceste, ou s’il y a malformation du fœtus, alors que dans tous les autres cas, il est punissable jusqu’à 4 ans et demi de prison.
La Cour constitutionnelle étudie deux procès pour supprimer l’avortement en tant que crime du Code pénal et le dépénaliser.
Cependant, l’affaire a été retardée en novembre : deux jours avant l’expiration des délais impartis aux magistrats pour rendre une décision, l’un d’eux, Alejandro Linares, a demandé à être empêché pour éventuelle impartialité après avoir fait une déclaration à un média.
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Dans la matinée de ce jeudi 20, le juge adjoint Hernando Yepes a décidé de le déclarer invalide, mais les huit magistrats restants ont choisi de poursuivre le vote, qui s’est finalement soldé par une égalité.
Du mouvement Just Cause for Abortion, qui regroupe plus d’une centaine d’organisations féministes et de défense des droits humains, elles ont répété que « Chaque jour qui passe sans éliminer le crime d’avortement du Code pénal est une peine pour les femmes et les filles en Colombie. »
« Nous espérons que la Cour sera diligente, rapide et efficace avec cette décision. Il ne se peut pas que quelque chose d’aussi transcendantal continue d’être retardé, ce qui affecte la vie et la santé des femmes, la moitié de la population colombienne », ont-ils assuré dans un communiqué après avoir pris connaissance du résultat du vote.
L’avortement est la quatrième cause de mortalité maternelle dans le pays et on estime que, sur les 400 000 qui sont pratiqués en Colombie chaque année, moins de 10% sont pratiqués dans des établissements de santé avec des contrôles appropriés.
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De plus, environ 70 femmes meurent chaque année de complications au Avortement, selon un rapport de Médecins sans frontières (MSF) sur la situation dans ce pays.
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