Un journaliste vétéran du réseau qatari Al Jazeerale palestinien Shireen Abou Aklehest mort aujourd’hui d’une balle dans la tête alors qu’il faisait son travail, lors d’un raid de l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée, une mort pour laquelle Israéliens et Palestiniens se reprochent mutuellement.
L’Autorité nationale palestinienne (ANP) et la direction d’Al Jazeera au Qatar ont accusé les soldats israéliens de la mort du célèbre journaliste de 51 ans ; tandis que le gouvernement israélien accuse des Palestiniens armés d’être les auteurs du coup de feu mortel.
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Les réactions du gouvernement israélien ne se sont pas fait attendre et tant le Premier ministre, Naftali Benet, que le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, ont imputé la mort à des « Palestiniens armés », en plus d’offrir aux autorités palestiniennes une « enquête conjointe pathologie » pour découvrir l’origine du tir mortel, sur lequel ils ne se sont pas mis d’accord pour le moment.
« Selon les informations que nous avons recueillies, il semble probable que des Palestiniens armés – qui tiraient sans discrimination – soient responsables de la mort malheureuse du journaliste », a déclaré Benet dans un communiqué.
Des journalistes entourent le corps de Shireen Abu Akleh après sa mort. Photo : AP
Le gouvernement israélien appuie ses arguments dans une vidéo viralisée sur les réseaux sociaux, supposée du raid d’aujourd’hui sur le camp de réfugiés de Jénine, dans laquelle on voit des Palestiniens tirer et se vanter d’avoir frappé un soldat.
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« Nous avons touché un soldat, il est allongé par terre », entend-on dire en arabe, ce qui, selon le gouvernement israélien, est la preuve que le tir a touché le journaliste par erreur.
Benet a insisté sur le fait que les forces de sécurité israéliennes « poursuivront leurs opérations anti-terroristes pour mettre fin à la vague meurtrière de terreur et rétablir la sécurité des citoyens d’Israël ».
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Vague de violence en Israël :
Depuis fin mars, Israël a subi six attentats de la part de Palestiniens ou d’Arabes israéliens au cours desquels 18 personnes au total ont été tuées, auxquelles les forces de sécurité ont répondu en renforçant la présence militaire en Cisjordanie occupée et en effectuant de nombreux raids … et « opérations antiterroristes ».
Bon nombre de ces opérations, comme celle d’aujourd’hui, ont eu lieu dans la région de Jénine, où se concentre un important mouvement de milices palestiniennes et d’où provenaient la plupart des auteurs de la récente vague d’attaques.
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Une trentaine de Palestiniens sont morts au cours de ces opérations en moins de deux mois, dont des civils non armés sans lien avec les milices palestiniennes, et des dizaines ont été arrêtés.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui règne à Gaza, a également condamné ce « meurtre odieux et prémédité », dont il tient Israël pour responsable ; dans le cadre de la cascade de réactions qui a causé la mort d’Akleh.
La Ligue arabe a appelé à une « enquête approfondie » sur « l’assassinat du correspondant par des balles israéliennes », ce que les gouvernements de Jordanie et du Qatar, ainsi que des organisations de journalistes et de défenseurs de la liberté de la presse, ont aussi particulièrement réclamé.